La société française Innoveox qui est entrée en bourse le 7 mai dernier, développe et exploite une technologie de rupture non polluante permettant de traiter définitivement et de valoriser des déchets industriels toxiques.
Cette société française exploite deux brevets du CNRS, qui est l’un de ses actionnaires via sa filiale de valorisation FIST S.A.. En seulement deux mois, c’est la troisième société exploitant des brevets issus des recherches menées au CNRS qui entre en bourse.
Employant quinze personnes, Innoveox jeune entreprise bordelaise créée en 2008, propose aux industriels une offre de services, clé en main, autour de sa technologie de rupture, l’oxydation hydro-thermale supercritique à énergie positive, destinée à traiter et valoriser durablement les déchets organiques dangereux (résidus pétroliers, solvants, pesticides, etc.).
Cette solution offre désormais une alternative sérieuse aux deux seules options qui existaient jusqu’alors, l’incinération et l’enfouissement, permettant ainsi à Innoveox de convoiter un marché estimé à plus de 6 milliards d’euros sur les seuls secteurs du pétrole, de la chimie et de la santé.
L’ "Oxydation Hydrothermale en milieu Supercritique – 374° et 221 Bars" (OHS) est une solution de recyclage efficace à 99,99% et respectueuse de l’environnement. Cette technologie ‘révolutionnaire’ non polluante (pas de résidus, pas de fumée toxique) recycle la totalité de l’eau, récupère les métaux et les terres rares des déchets et produit de l’énergie. Ce procédé peut être utilisé pour les déchets dangereux tels que les pesticides, huiles et solvants usagés, les déchets pétroliers.
La technologie brevetée par le CNRS et developpée par Innoveox est une exclusivité mondiale. "Une tonne de déchets liquides dangereux donne 1m3 d’eau propre et 1 mégawatt / heure d’énergie", affirme Jean-Christophe Lépine, président d’Innoveox.
Le recyclage des déchets est un enjeu de société mais aussi un outil incroyable d’économies non négligeable dans un contexte de crise économique. En effet, l’économie circulaire permettrait d’économiser entre 350 et 700 milliards de dollars par an en Europe. "Mais notre marché cible mondial est de plus de 9 milliard d’euros" assure M. Lépine.
Avec la signature d’un contrat commercial de plus de 5 millions d’euros, et une introduction en bourse qui a permis de lever 14,3 millions d’euros, cette technologie brevetée au niveau mondial devrait connaître un développement et un déploiement optimal.
L’oxydation HydroThermale
[ Cette technologie consiste à mettre sous-pression (>250 bars) et sous température (>400°C) les effluents à traiter, et à injecter de l’oxygène, immédiatement soluble et provoquant une oxydation et une destruction (< 1 minute) quasi complète de la matière organique. L’eau issue du procédé peut être rejetée directement dans l’environnement ou revalorisée, alors que les métaux et minéraux peuvent être précipités et revalorisés.]
Principe
Le principe de la technologie d’Oxydation HydroThermale se fonde sur les propriété des fluides supercritiques. En appliquant une pression (> 250 bars) et de la chaleur (> 400°C) aux effluents à traiter, ceux-ci sont dans un état supercritique, et dont les propriétés sont intermédiaires entre un gaz et un liquide.
Dans ces conditions:
- la matière organique est complètement soluble, les huiles se mélangent avec l’eau;
- lorsque l’on injecte de l’oxygène, celui-ci est immédiatement soluble et génère une oxydation rapide (< 1 minute) de la matière organique, la détruisant presque complètement;
- en sortie, nous avons principalement de l’eau (près de 100%) qui peut être, soit rejetée telle quelle dans l’environnement, soit réutilisée par l’industriel. Les autres éléments en sortie pouvant être récupérés sont les minéraux, les métaux, l’énergie et le CO2.
et une alternative, partielle, à la pollution effarante des raffineries de terres rares. Bien sur, comme tout « déchét », même recyclé, cela suppose qu’il y ait de l’approvisionnement en « matière première », mais si le recyclage de ce genre d’élément est du type « verre » (soit de nombeux cycles possibles), tant mieux !
« L’oxydation hydro-thermale supercritique à énergie positive » (toujours ce vocabulaire merveilleux mais agaçant qui constitue en général jusqu’à 99 % de la valeur de l’innovation et auxquels les politiques se laissent prendre à tous les coups) est un procédé élégant mais probablement coûteux pour traiter les déchets organiques. Elle semble avoir été utilisée avec succès (?) pour traiter les résidus de l’usine de terres rares de La Rochelle (Présence de solvants organiques et de terres rares). Le procédé ne traite pas spécifiquement les métaux et terres rares qu’il convient de récupérer séparément, contrairement à ce que laisse croire la description. Il vient en concurrence avec le procédé de torche à plasma qui me semble plus sûr parce que travaillant à beaucoup plus haute température.
Je peux comprendre qu’un groupe qui rentre en bourse cherche à faire bonne figure mais tout de même ! Les déchets annoncés sont les pesticides, déchets pétroliers, les huiles et les solvants. Pour ces 3 derniers gisements il convient de privilégier les filières de valorisation matières voir régénération plutôt que de destruction comme ici. Et oui aujourd’hui (ce n’était pas la cas il y a 20 ans), les solvants usagers sont regénérés, les huiles noires redeviennent du lubrifiant de haute qualité et les déchets d’hydrocarbures sont transformés en combustible…POURQUOI LES DETRUIRE ? Qu’apporte de plus cette innovation ? Et comme dit pierreerne rien n’est fait pour les métaux (mercure, chrome…). Si les déchets sont si aqueux que cela(« 1T de déchet donne 1m3 d’eau » !) il faut plutôt comparer cette technologie avec de l’évapoconcentration ou du traitement biologique et PAS DU TOUT avec de l’enfouissement ou de l’incinération. Il convient de pas reprendre par argent comptant la brochure commerciale de cet industriel, sur un site comme ENERZINE il convient d’en faire (je pense) une lecture critique et constructive.
C’est tellement peu nouveau que cette technique sert depuis des années à traiter les déchets les plus dangereux de la station d’épuration de ma bonne ville d’aix en provence. La seule nouveauté c’est la valorisation énergétique. L’intéret de l’oxydation sous pression et haute température c’est de détruire les molécules les plus résistantes telles que les dioxines et autres produits chimiques.
C’est tellement peu nouveau que cette technique sert depuis des années à traiter les déchets les plus dangereux de la station d’épuration de ma bonne ville d’aix en provence. La seule nouveauté c’est la valorisation énergétique. L’intéret de l’oxydation sous pression et haute température c’est de détruire les molécules les plus résistantes telles que les dioxines et autres produits chimiques.